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Madame la Présidente du CPAS,

Considérant

Le mois dernier encore, nous apprenions par voie de presse qu’un jeune Suisse, Seran, de 17 ans avait été victime d’une tentative de meurtre de la part de son père après que ce dernier ait appris que son fils était homosexuel. Le jeune homme a survécu en se précipitant chez ses voisins et en étant placé dans un coma artificiel.

En France, les personnes LGBT+ rejetées par leur famille peuvent se tourner vers l’association Le Refuge, qui aide les jeunes à trouver un logement. L’association nationale Le Refuge a pour objet de prévenir l’isolement et le suicide des jeunes LGBT+, de 18 à 25 ans, victimes d’homophobie ou de transphobie et en situation de rupture familiale. Depuis 16 ans, Le Refuge héberge et accompagne ces jeunes majeurs vers leur reconstruction émotionnelle et matérielle. La marraine du Refuge est l’humoriste et actrice Muriel Robin. En 2018, cette association a hébergé 1600 jeunes durant près de 36.000 nuitées.

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur français, les actes LGBTphobes en France ont augmenté de 15% entre janvier et septembre 2018 par rapport à la même période en 2017. Dans le même sens, le nombre d’appels sur la ligne d’écoute SOS Homophobie a quant à lui explosé: plus 37% en septembre 2018 par rapport à septembre 2017.

La même tendance de négativité à l’égard des personnes LGBT+ est constatée, en Belgique par Unia, le centre interfédéral pour l’égalité des chances. En 2018, ce dernier a traité 125 cas de personnes qui se sentaient victimes de discrimination parce qu’elles étaient homosexuelles. Il s’agit d’une augmentation de 38% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.

Un rapport des Nations Unies souligne que parmi les jeunes sans-abris à travers le monde, les personnes LGBT+ représentent entre 20% et 50%. C’est également le cas en Belgique et en particulier à Bruxelles où entre 2011 et 2012 l’Association Cultures et Progrès a mené une étude de terrain qui confirme cette réalité et l’absence de réponse spécifique apportée aux jeunes victimes d’homophobie intra-familiale parfois contraints à la rue.

En Wallonie, dans les déclarations de politique régionale et communautaire des nouveaux gouvernements arc-en-ciel (PS-MR-Ecolo), une attention particulière est portée sur les droits des femmes, l’égalité et la lutte contre les discriminations (chapitre 25, DPR). Il est également précisé que le gouvernement souhaite permettre à chacun de vivre son orientation sexuelle et son identité de genre de manière épanouie (chapitre X, point 5, DPC).

En octobre 2018, le « Refuge Bruxelles-Brussel Opvanghuis » inaugure le premier appartement dédié à l’hébergement temporaire et l’accompagnement de jeunes victimes de discrimination intra-familiale ou d’exclusion en raison de leur orientation sexuelle et/ ou de leur identité de genre. Le “Refuge Bruxelles” propose un hébergement temporaire et un accompagnement aux jeunes de 18 à 25 ans. L’hébergement se fait dans un appartement anonyme et sécurisé pour une période de 3 mois renouvelables. Le premier appartement du “Refuge Bruxelles” peut accueillir 4 jeunes en même temps. L’accompagnement proposé se décline autour de cinq pôles : santé, social/juridique, socio-culturel, éducation, emploi/formation et logement.

Le lancement de cette initiative et son fonctionnement jusqu’à la fin de l’année 2018 ont été rendus possible grâce au soutien de la Ville de Bruxelles (50.000€) ainsi que d’autres opérateurs publics et privés. Afin d’assurer la viabilité du projet en 2019 et au-delà, le “Refuge Bruxelles” s’est lancé dans une recherche de financements publics et privés et fait appel à la générosité de la population belge. Le coût annuel de l’organisation est évalué à 250.000€.

À Liège, la fondation Ihsane JARFI, du nom de ce Liégeois tué car il était homosexuel, vient de créer un refuge pour accueillir les jeunes mis à la porte de chez eux à cause de leur genre ou de leur orientation LGBT+. En quelques semaines à peine, la fondation a été sollicitée cinq fois. Cette initiative a été rendue possible grâce au CPAS de l’ancienne principauté et la Ville de Liège qui a mis à disposition de l’association un appartement du Logis social que pourra occuper un jeune pour une durée de six mois, renouvelable une fois.

À Mons, nous avons la chance d’avoir la Maison Arc-en-Ciel de Mons, MAC de Mons, qui est une ASBL membre de la fédération Arc-en-Ciel Wallonie et bénéficiant du soutien financier de la Région wallonne. Elle regroupe 5 associations: Activ’elles, Tels Quels Wallonie, Alter-Visio, les CHEFF et CHEM. Malheureusement, aucun refuge pour les jeunes LGBT+ n’est présent sur notre territoire.

À Mons en Mieux, nous souhaitons réaffirmer que la Ville de Mons est une ville accueillante. Nous sommes sûrs que tous les membres de ce Conseil ont à cœur de défendre les droits de tout un chacun et d’apporter des solutions concrètes aux problématiques rencontrées par les personnes LGBT+.

En conséquence,

Le Conseil communal décide par … voix favorables, … contre et … abstentions:

Article 1: Le Collège communal est invité à lancer une réflexion en concertation avec le secteur associatif et les acteurs publics et privés intéressés afin d’implanter un Refuge pour les personnes LGBT+ sur le territoire communal.

La presse en parle !

La DHLa ProvinceL’avenir